{C'est
avec un air contrit que le petit Domotic, auteur d'une bêtise, mais d'une
bêtise qui va loin, retourne à sa place, grondé par le méchant professeur
(Cyclatron). Assis tout seul domotic pense à ce petit clavier
qu'on vient de lui offrir …
Quelques années plus tard le clavier, un pur produit des années 80, est
toujours là. Aujourd'hui il nous sert de témoin entre les plages de bye
bye qui sont autant de tableaux, de déclinaisons du règne de la maison
autocrate. Faussement limité ( Il était dit que domotic tâterait
des outils Pro-Tools) par le côté archaïque de ce quasi-jouet les textures
ambient et les mélodies pop se devinent (kimberli), se cherchent
(smith kline) et se répondent (durchkomponiert), parviennent
même à s'entendre (consilium_industri). Domotic a tout fait pour
ne pas se laisser enfermer dans le carcan du format de la popsong
ni des longueurs d'un enchaînement boucle après boucle. Une musique qui
ondule où l'on retrouve le "grain" ( comprenez les synthétiseurs analogiques
les amplis chauds d'antan -sic!-. Loin des échafaudages hirsutes
(aphex twin, squarepusher
) des expérimentations souvent tatillonnes (Pansonic) domotic
lève les yeux au ciel. Couché sur un tapis d'éveil sensoriel bye bye
fleure bon la chambre d'enfant, le bubble-gum à la fraise, sous
ses atours electronica très fraîche même si sur cyclatron on jurerait
ré-entendre une autre pièce (cymatic frequencies) montée par Neotropic
en 1995 sur Tone Tales from tomorrow two. Au fil de l'album les
compositions se dénudent, perdent peu à peu le rythme et domotic
s'enfonce peu à peu sous sa couette douillette, les pianos fantomatiques
(western airlines) reposant non loin d'un accès de mélancolie juvénile
(isometric unit construction). Pour vivre heureux (mais tristes)
rentrons à la maison, elle nous attend.}