{ Last night a singer changed my life
Devenu un rouage essentiel de l’axe pop/électro, le chanteur norvégien Erlend Oye, inexpérimenté derrière les platines, propose une alternative intéressante aux Dj Kicks classiques : aidé par le Français Phonique à la technique, il s’empare du micro et, tel un Mc pop ou une Miss Kittin, greffe des paroles aux musiques pour un résultat ludique et sans fausse note.
Mais parlons musique tout d’abord : Après s’être fait connaître avec la pop douce et bucolique du duo Kings Of Convenience (dont le nouvel album sort courant juin), Erlend Oye s’est progressivement immergé dans le monde de l’électro, au point d’enregistrer un album ({Unrest}) dont chaque morceau a été mis en son par un producteur différent, mais tous issus de la scène électro. On retrouve donc forcément ce rapprochement sur ce mix : la pop de Cornelius ou de Phoenix croise la house minimale du label Playhouse, The Rapture fait suite à Alan Braxe et Fred Falke et l’électro-funk de Jolly Music, et l’école allemande a même l’honneur d’ouvrir le bal avec le superbe morceau de Jürgen Paape, {So weit wie noch nie}.
De bons morceaux, donc, mais comme sur la plupart des compilations de la série, me direz-vous. Ce qui fait la différence ici, c’est la voix, le charisme et les facéties de Sieur Oye : il colle la mélodie vocale du {There is a light that never goes out} des Smiths sur le {Poor Leno} de ses compatriotes et amis Röyksopp, il superpose des classiques de la pop ({Venus}, {Always on my mind}) sur des tueries électro actuelles, et s’adonne même aux plaisirs du karaoke sur le {If I ever feel better} de Phoenix.
A l’arrivée, ce nouveau numéro de la série de mixes la plus créative d’un marché particulièrement encombré prouve deux choses : Un, Erlend Oye est bien ce trublion un brin dandy qui sème la zizanie entre la pop et l’électro pour notre plus grand plaisir. Deux, le héros d’un bon mix n’est pas forcément le dj. Cqfd. Alors amis chanteurs et mcs, à vos K7 ! }
Frankie Clanché