{ Berlin est décidément une ville formidable, c’est en effet en son sein que se loge deux des labels les plus intéressants du moment : B-pitch control et K7 !.
Pour beaucoup de spécialistes (Laurent Garnier, Aphex Twin) l’avenir de la musique électronique se situe en Allemagne, et c’est avec un brin d’enthousiasme non dissimulé que nous nous sommes pressés d’insérer dans notre platine laser le nouvel opus des déjantés de Funkstörung.
On connaissait un peu leur travail, et, pour tout dire, jusqu’à présent les deux compères nous avait souvent laissés de marbre, il faut croire que la torture du son jusqu’à son abîme la plus folle ne nous convenait guère, c’était en effet une des spécialités dont s’étaient rendus maîtres le duo germanique dans ses diverses productions.
La première écoute d’un disque se doit d’être faite avec de la distance, sans trop d’envie car elle se peut d’être déçue, nous choisîmes donc de ranger notre modeste habitat tout en laissant une oreille branchée sur nos haut-parleurs, avouons le, notre logement n’est depuis pas mieux rangé, car ce son envoûtant qui s’émane de Disconnected nous a assez vite fait nous asseoir pour mieux en apprécier ses qualités.
On ne saurait parler de trip hop ou de pop, à vrai dire nous avons toujours eu du mal à mettre dans une boîte forcément trop serrée de la musique, par définition libre et sans frontières.
Précisons tout de suite que sur les quatorze titres que compte cet album, des chants sont présents sur onze d’entre eux ce qui rend cet opus très chaleureux, notamment grâce à l’organe d’Enik, interprète à la grâce très soul invité sur quatre morceaux.
Ce qui nous laisse tout de même perplexe, c’est d’assister à ce virage brutal que prennent les Funkstörung, on connaissait leur musique froide, qui nous faisait penser à l’hiver rude des pays du nord, on sait maintenant que la chaleur et le soleil existe en Allemagne (et oui !), leur musique possède désormais un peu plus de vibrations, peut-être au détriment de l’expérimentation.
On parlait de son envoûtant, et il est vrai que la production est léchée, parfois sublime, cependant, admettons que l’on frise parfois l’ennui tant l’ensemble paraît trop carré, trop parfait, deux titres nous ont tout de même secoué les oreilles, deux titres qui sont en furieuse opposition avec le reste de l’album, deux morceaux orientés hip hop old school, ce qui a le mérite d’être toujours efficace.
On recommandera donc cet album aux personnes qui pensent que Massive Attack est un groupe de fous furieux, pour les autres, on leur conseillera les titres Mr. Important et Fat camp feva. Sur ce morceau s’illustre Tes, rapper, et jeune signature du label Lex, label dont on commence à connaître l’excitation pour tout ce qui touche à l’innovation et à l’expérience musicale, qualités qui manquent certainement à cet album, certes sympathique, mais sans surprises. }
Ben Papion
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