Dans la masse touffue des compilations il faut désormais plus qu'un tracklisting léché pour allumer l'acheteur. Non il lui faut un parcours, une vision d'ensemble. Parti pris depuis le début de Platinum Records de prendre à la marge (mais loin des ornières) de l'électronique, le label sort du peloton avec un beau dossard rouge, histoire qu'on le voit bien aujourd'hui après s'être fait remarquer hier avec les albums des Zimpala, Mouloud, et autres Rubin Steiner. Les Zimpala justement. Intronisés Master of ceremony par la force des choses et du tracklist donnent Sugar mais c'est bien plus qu'une sucrerie qui ouvre la première compilation et trentième référence du label Platinum. Yé-Yé et son très Avalanches dancing stubbing -si chargé qu'on croirait un remix de Motiv8 et pourquoi pas celui commis pour He's on the phone de Saint-Etienne - vous jettera dans les bras des uns et des autres et sur la piste de leur album two brains for (qatre ?) feet. Mouloud ici (Can't make up your mind ) en hybride de Death in Vegas et Chemical Brothers mais sans vraiment de relief pas vraiment le meilleur choix issu de leur album Easier with a sampler . Ils se rattrapent heureusement avec choomy. Le Keshymix d'Everybody on the dance floor des Bosco voit la basse trois cordes de Morphine refaire des siennes, voilà une belle ligne pour l'été. Rubin Steiner armé de son groove déviant part en découdre avec le tango (Tango part2), le hip-hop blanc (Easy Tune) et la bossa (Bo bossa) et rentrera victorieux. Zimpala New home seul titre vraiment à sa place - la fin- celle des langueurs larmoyantes. Qu'il est dur de quitter ce voyage au cours duquel les nouvelles signatures (Yé-yé, Président Chirac et Yvi Slan) ont levé un coin du voile sur les sorties très prometteuses.