Dans une production électronique désormais pléthorique le terrain n'est pas facile: déjà quadrillé voire miné dans certains cas toute tentative de défrichement s'avère bien difficile à mener.
Primaa avec le Théorème des ondes ne s'inscrit pas dans une nouvelle revendication territoriale (abstract - dark - ambient - electronica….) mais nous soumet une réflexion.
Un théorème est une proposition démontrable qui résulte d'autre propositions déjà posées. A l'opposé de la dogmatique définition le théorème se veut exhibitionniste mais également éclairé. On retrouvera bien tout seul les propositions déjà énoncées par d'autres tels que Locust pour Aqua Tinta alors que sur Orosion on lorgne sur le Play de Moby. Sur Wink c'est Squarepusher (circa Hard normal daddy ) que l'on choisira pour proposition référante.
Ce qui nous émeut ici c'est la démonstration menée autour des ondes. De choc en amorti, les ondes distillées par Primaa (Nicolas Haas-moitié de Laconic et compositeur de la musique du film Le Poulpe) nous entraînent vers des paysages sonores jusqu'alors souvent issus exclusivement des productions du label Warp. Mais de l'électronique jusqu'au-boutiste des Autechre, Plaid et autres Boards of Canada, Primaa s'est débarrassé de toute raideur, de tout pointillisme et on croit retrouver de temps en temps un "jovial" (?) Aphex Twin, heureux d'écrire même avec le couteau entre les dents. Le T n'es plus où l'horreur rejoint le céleste, où s'ouvrent et se ferment les portes de monastères déviants, théâtres de conversions à d'autres cultes… Uma umagammagi nous plante sur une scène avec son piano désaccordé sur lequel ne rechignerait pas de venir se pencher Pascal Comelade ou Hannah Marcus… avant qu'un hirsute µ-Ziq ne vienne en frotter les boiseries au papier de verre.
De là les ondes se propagent vers nous comme autant de familles sonores: libres. CQFD