{ Ty patron
Toujours en quête d’une identité propre, le hip-hop britannique n’a de cesse de chercher des points d’attache chez ses voisins de l’électro ou du rock. D’où la récente vague Uk garage (ces Streets, Dizzee Rascal et autres Audio Bullys), que les journalistes de la Perfide Albion ont vite fait d’ériger au rang de renouveau du hip-hop briton. C’est oublier un peu vite qu’il existe en Angleterre une vraie scène hip-hop, ancrée dans les racines du genre, et dont Ty et ses compères du label Big Dada (Roots Manuva, New Flesh) sont les plus dignes représentants. Upwards est le disque idéal pour faire connaissance avec cette scène-là, en ce sens qu’il embarque avec lui la quasi-totalité des influences que le hip-hop peut absorber, Ty n’hésitant plus aujourd’hui à se présenter comme un rassembleur et un érudit de musique noire. Ainsi, après un {Ha Ha} tonique qui n’aurait pas juré sur un disque de Roots Manuva, le MC nous fait faire un véritable tour d’arc-en-ciel historique et roots : sous couvert de hip-hop, on rend visite à la soul ({I Want You} qu’on jurerait avoir entendu chez Nightmares On Wax), au funk, à la disco (le single {Groovement}), et même à l’afrobeat, avec en guise d’hôte monsieur Tony Allen en personne sur {The Willing}..
Il faut le phrasé typiquement londonien de Ty (notamment sur le Nas-ien {Awkward Boy}) pour nous rappeler que nous sommes bien là en Angleterre, là ou érudition et musique sont souvent deux termes que l’on évite d’associer, tant il est de bon ton de se dire uniquement passionné par le foot et la bière. Ty tente et réussit le pari de s’afficher en « grand frère », clairement au fait de l’histoire de la musique noire ainsi que de son évolution actuelle. Comme il le montre sur la pochette, il regarde clairement {Upwards}, et vous demande instamment de le suivre. }