{ La grande fierté du groupe réside dans le son que Lars Horntveth ( compositeur principal ) et ses compères ont su développer pour A livingroom hush et approfondir sur The Stix. Un fleuve des enfers tronqué de son y (the stix) associé à Kitty Wu de près ou de loin la copine chinoise de Fogg dans Moon Palace, roman de Paul Auster pourquoi vous asséner toutes ces références? Parce que la musique de Jaga Jazzist est comme ça: une concaténation pleine de volupté. Avec dix multi-instrumentistes on en prend souvent davantage plein les oreilles qu'avec un "gus" derrière son laptop.
Les comparaisons, les qualificatifs partent dans tous les sens à l'endroit de ce groupe. Aussi nous poserons les nôtres. Les petits ruisseaux se jetant dans les grandes rivières c'est avec de petits airs, des accords qui ne paient pas de mine que Jaga jazzist bâtit ses compositions qui donnent dans le jubilatoire avec des riffs de guitares ( day, another day) ou le plus introspectif ( reminders) sur fond de bidouilles electronica-massue de l'échoppe Squarepusher.
Le collectif 'postjazz' des disques Smalltown Supersound étonne et détonne sur ce deuxième album avec sa musique racée et très cuivrée, une rythmique où l'improvisation coule (Toxic dart) de source et en abondance. Et pour rester dans l'analogie avec cette fois l'artisanat des métiers de bouche disons que toutes les patisseries fabriquent des mille-feuilles, tous ne sont pas réussis et légers, digestes mais copieux, fondants mais aux ingrédients facilement reconnaissables. Bien sûr un arrêt la patisserie Ninjatune n'est jamais obligatoire mais pourquoi s'en priver? }