{Dans l'art délicat d'agréger des sons et des musiques pour obtenir un résultat agréable à l'oreille et malgré sa condition nécessairement "fourre-tout" LA PULPE 2 nous sert un cocktail jubilatoire, ce qui n'est pas pour nous déplaire à la rédaction. Déjà auteur d'un album sur Pulp Flavor ( le Moog Sensations sorti en 1970 réédité sur le label en 2001) Jean Jacques Perrey revient en "MC" des réjouissances à venir. A l'heure où certains accouchent de compilations comme une hase d'une portée de levrauts Pulp Flavor a pris son temps. Deux ans pour boucler la suite des aventures de LA PULPE. La palette du label au savoir-faire jalousement gardé et parcimonieux s'est enrichie d'autres saveurs (jazz, dark mais aussi teckhouse punchy) apportées à son élixir autrefois 100% local et lounge. Ainsi Agent 5.1 (Belgique) cède la place aux (quasi) voisins Zimpala pour leur to the bass, invitation au salon à tourner autour d'un pick-up Teppaz: "your voice penetrates …just like good coffee" (ndt: "ta voix coule en moi … comme un bon café"). Farniente version grenobloise disions-nous.
Undress Code emballe un FreeJazz box superbe triptyque lounge-teckhouse-redescente. Nino Nardini /Roger Roger investit ses aventures musico-cinématographiques de violons enveloppant(Bagheera)s, Olivier Corre (Husky) et Alpine (Vibra d'Electrique) d'orgues Moog pugnaces.Le japonais Kan Takagi Epoch making sense au mid-tempo jovial vient faire contrepoids au déjà Mort du Concorde Music Club - texte cauchemardesque, attaques de guitares hirsutes. Véritable guest-star de cette compilation JJ Perrey ferme le ban et nous offre un Dynamoog de haut-vol. Tout ce petit monde coexiste sur ce patchwork international beaucoup plus coloré que LA PULPE (première pression). Un patchwork que l'on ne pourra s'empêcher de comparer à d'autres pour en montrer, si besoin était en cette fin de chronique, les mérites évidents: Café del XXX ? Trop bruyant. Freezone XXX ? Trop foutraque. Hotel XXX ? Trop bondé. Face à l'inflation et à la précipitation Pulp Flavor a pris son parti: pour garder tout le goût il ne faut pas trop (se ?) presser. Être un label éclectique, timide et paresseux, cela se mérite. }