{ Carnets de voyage
Pour out of the woods Beat Solér a décidé de sortir de la forêt souvent inextricable des éditeurs de sons et autres séquences logicielles lourdes. Parti en quête de nouvelles sensations avec sa boite d'allumettes sous le bras (un ordinateur portable) et épris de liberté analogique nouvelle Seelenluft a redécouvert des choses simples.
D'abord sorti du carcan technologique bien lui en a pris d'incarner ses histoires à l'aide de musiciens invités: Christian Fischer, Stefan Briner et Matthias Bammert. Ils constituent une section cuivres complète et omniprésente sur bob grande, echokiller et boobsie and pepsi.
Ensuite habiter L.A est une chose. Posséder LA voix pour en rendre compte une autre. Les membres ainsi promus du SilverCity Bob Orchestra forment une troupe aussi bigarrée que l'était la faune des samples de David Holmes sur Let's get killed sorti en 1997. Sauf qu'ici tout le monde est convié à donner de la voix dans un grand mélange. Des chanteurs vietnamiens (Yoa Gogla) au gosse des quartiers chauds en passant par Elbautz (un imitateur d'Elvis rencontré dans un karaoké nous dit-on) et un prédicateur, enregistrés comme il se doit à l'improviste et à l'arrache dans un délire très "The Orb".
A leur contact Seelenluft conçoit ses vignettes, comme autant de cartes postales pour illustrer ses deux mois et demi projetés sur l'asphalte angelino, entre une maison de retraite de Palm Springs (Dancing Grandma) et le Compton (SouthCentral, ce n'est pas qu'une série) de MikeMaster Michael Smith, 12 ans, interprète de Manila. Ainsi L.A Woman n'est pas une reprise des Doors, Air condition n'est pas la complainte de la climatisation en panne et on se met à jalouser le sample (Evil Frog) du quidam à la voix un rien grasseyante scandant " I'll make you rich, I'll take you to the top" (ndt:je vous rendrai riche je vous emmènerai au sommet) sur un fond qui swingue. Tout (presque tout) Los Angeles dans un sample, tout un album à découvrir.}